LE BAMBOU, UN MATÉRIAU PAS COMME LES AUTRES.

Accueil

1 - Le bambou

2 - Le bambou dans la construction

3 - Construire avec le bambou

4 - Exemples de projets

5 - Bambou en Europe - Discussion

6 - Vietnam, nouvel élan pour le Bambou

7 - Bibliographie

8 - Annexes

A. CONSTRUCTIONS TRADITIONNELLES CHINOISES:

La construction chinoise a su, depuis plusieurs millénaires, profiter de cet avantage en utilisant le bambou tant dans les matériaux de constructions que dans la mise en œuvre de ces matériaux. Ce qui frappe toujours le visiteur étranger en Chine est que d’immenses buildings puissent encore être construits avec des échafaudages en bambou.

http://www.tao-yin.com/

Echafaudage à Hong Kong

Parmi les dix plus hauts du monde, ceux du Two International Finance Center (416 m) et Central Plaza (374 m) de Hong-Kong, la Jin Mao Tower (421 m) de Shanghai, le Shun Hing Square (384 m) Shenzhen ou le Citic Plaza (391 m) de Guangzhou (Canton), en Chine, ont notamment utilisé ce matériau. (Source : wikipédia).

http://www.wapedia.mobi/

Two International Finance Center

Le bambou en tant qu’objet décoratif mais aussi indispensable à des centaines de millions d’asiatiques.

Mais, en matière de construction le bambou ne sert pas seulement à construire les échafaudages puisqu’il est toujours utilisé en Chine et au Japon en tant que matériau de construction moderne répondant aux normes antisismiques les plus strictes.

En effet, il entre dans la composition de nombreux matériaux composites destinés aux charpentes, sols, cloisons des bâtiments les plus récents. Il se fait donc moins visible que de par le passé où bon nombre de constructions étaient principalement réalisées en bambou.

Dans toute la Chine du Sud, en Indochine, en Cochinchine, dans toute la presqu’île malaise, dans le sud de l’Inde et jusqu’en Corée et au Japon il servait à la fois de charpente, de cloison, de couverture et était associé à d’autres matériaux comme le pisé, le torchis, le chaume de blé ou de riz, les palmes...

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Toiture traditionnelle en tuile

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et en bambou ...

Au Japon le bambou (Take) était traditionnellement utilisé comme élément principal des toitures des maisons rurales de la région de Musashi dont il demeure la caractéristique. Il était, et demeure, toujours très prisé pour les balustrades et palissades.

Pendant plusieurs siècles, dans tous ces pays, il servit également pour la plupart des canalisations rurales et urbaines.

Cet usage particulier est encore très caractéristique de l’approvisionnement en eau de la plupart des temples bouddhistes.

La majorité des jardins Zen comportent encore ces fameuses canalisations de bambou très décoratives et souvent recherchées pour leur son propice à la méditation...

Un proverbe Chan, école bouddhiste chinoise qui fut à l’origine du Zen japonais affirme « Il est facile de vivre sans viande mais difficile de se passer du bambou « (Su Dongpo). On dit également « facile à couper, impossible à casser ! ».

Quelques constructions contemporaines :

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Nous constatons que les constructions contemporaines chinoises sont plus soignées d’apparence, tandis que les projets de Simon Vélez montre l’aspect naturel, brut du bambou.

B. PROJETS CONTEMPORAINS :

1. Le bambou en fonction structurelle :
a) Ecole METI (Bangladesh) bangladesh

plan de masse

L’école du METI (Modern Education and Training Institute) a été couronnée de nombreux prix ( Aga Khan award (2007) ; International Bamboo Building Design Competition ; AR Awards for emerging architecture ; …) pour sa beauté, sa simplicité et son côté humain. Son architecte, Anna Heringer a su démontrer la modernité de la bauge et du bambou à travers ce projet, construite dans un village du nord Bangladesh. Il est la preuve vivante de l’efficacité des procédés constructifs traditionnels.

plan de masse

Plan de masse

Une image positive de la terre crue :

L’objectif des responsables du METI est d’offrir aux jeunes ruraux l’accès à un renseignement théorique et pratique en favorisant la créativité, l’épanouissement individuel et une attitude critique : lecture, écriture et calcul côtoient danse et méditation. Le projet a été porté par une équipe d’architectes, d’ingénieurs et d’artisans européens, animée par Anna Heringer et Eike Roswag, spécialiste berlinois de la terre crue. Le chantier a permis à 25 artisans locaux d’approfondir leurs connaissances et d’acquérir un savoir faire, selon le principe d’une aide au développement menant à l’autonomie.

Dans la grotte

Dans la Grotte.

De terre et de bambou :

L’architecture de l’école est la transcription de la philosophie du METI, «apprendre dans la joie» : des espaces flexibles, diversifiés dans leurs tailles et les ambiances proposées afin de répondre à des formes pédagogiques variées. Au rez-de-chaussée, trois classes entre des murs en boules de terre empilées de 50 cm d’épaisseur sont reliées chacune par des ouvertures rondes à deux « grottes » aux surfaces douces destinées à un travail concentré, seul ou en petit groupe, ou à des réflexions créatives dans une atmosphère protectrice. Léger et ouvert vers l’extérieur, l’étage en bambou offre un espace vaste dédié au rassemblement et au mouvement.

La puissance des facteurs émotionnels :

L’école de Rudapur, déjà plusieurs fois primée, soulève l’enthousiasma dans les revues internationales. Un étudiant en architecture de Dhaka, capital du Bangladesh, a écrit à Anna : "Je n’avais jamais imaginé qu’il était possible de créer une architecture aussi extraordinaire avec nos matériaux indigènes". Le projet illustre le potentiel offert par une conception judicieuse, du choix de l’implantation jusqu’aux détails de construction. Les multiples feedbacks sur l’école du METI ont pourtant montré que ce ne sont pas les avantages écologiques, ni même l’économie du projet, qui ont convaincu usagers et professionnels, mais les facteurs émotionnels : les couleurs, l’atmosphère, le confort, l’esthétique.

Mélange

Mélange

Machines

"Machines"

Structure

Structure

Chantier

Chantier

façades

Façades Est et Ouest (http://www.arnewde.com/)

façades

Façade Sud

coupe

Coupe

Maquette

Maquette

Detail

Détail

Une salle de cours - RdC

Une salle de cours au RdC.

Une salle de cours - étage

A l'étage.

b) Greenschool (Bali)

L’école est située dans un cadre naturel, sur un campus de 8 hectares près du village de Sibang Kaja, à Bali (Indonésie) divisé par la rivière Ayung.

Green School

Green School

Deux entrées donnent accès aux 8 hectares de cet immense campus. Les élèves qui rentrent à l’est parcourent un paysage de rizières, de jardin potagers biologiques, de forêts. Puis ils traversent un spectaculaire pont de bambou coiffé de toit en paillote, enjambant la rivière Ayung.

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Le Pont

Sur l’autre berge, ils atteignent leurs six salles de classe : laboratoires, gymnase, et le « Hearth of school » qui regroupe la bibliothèque, la salle informatique, l’administration et des salles d’exposition. Tous ces bâtiments ont une structure en bambou, des toits en paillote, des murs en pisé et sont ouverts à la brise ambiante. Dans les salles de classe, tables, chaises, étagères tableaux : tout est bambou.

façades

Mobiliers en bambou

Un projet ambitieux et séduisant

Fondée par John et Cynthia Hardy (pionniers en matière de commerce équitable), subventionnée par l’association Sustainable Educational Trust, et faisant également appel aux dons privés, l’école est une organisation à but non lucratif qui se donne pour mission de former des éco-citoyens du monde, responsables et conscients du lien étroit qui unit l’homme à son écosystème, à même de relever les défis encore inconnus du futur.

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plan de masse :Revue Ecologik n°15 ( juin/juillet 2010 )- p. 76

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vue aérienne : Image Google earth (Sibangkaja, Bali)

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Plan

Infléchissement de l’économie locale

C’est la société PT bambu qui conçoit et construit les meubles et les bâtiments en bambou ; et la Merangi Foundation qui s’assure du réapprovisionnement de la matière première.

Le choix des espèces à la construction.

A Bali, 90% du bambou cultivé correspond à des espèces aux diamètres trop petits pour servir à la construction alors qu’à Java, l’île voisine, sa culture est davantage soutenue et plus diversifiée.

Parmi les 7-8 espèces qui y poussent, le Géant Pétung (Dendrocalamus Asper) est particulièrement adapté à la construction puisque ses cannes peuvent atteindre 60 m de haut et leur diamètre de 10 à 14 cm. Le bambou tali est, lui, plus approprié pour les meubles avec son diamètre de 3 à 9 cm.

De techniques traditionnelles à la réalisation.

PT conçoit son architecture sur le terrain, avec l’aide des aînés de la communauté locale, qui ont montré aux bâtisseurs somment couper la plante pour fabriquer les joints, sélectionner la bonne cannes pour chaque position, ... Des plateformes sont érigées in situ, à hauteur des futurs étages, pour juger les panoramas et construire autour de ces points de vue. Avant le dessin de tout plan, des maquettes sont construites au 1/50è ou 1/100è pour expérimenter la forme et structure du futur bâtiment. Les maquettes sont vitales à la communication avec des aînés des villages qui n’ont jamais utilisé de plans.

façades

Intérieur

Detail

Une Salle de cours

Une salle de cours

Une Salle de cours

coupe

Finition intérieure

L’écologie à l’honneur :

La Green School est une initiative encore inédite, mais elle prend place dans un contexte favorable à l’innovation et à une réforme de l’enseignement qui prenne en compte des préoccupations écologiques toujours plus pressantes.

coupe

Coupe

: http://www.flickr.com/photos/greenschool

Matériau & matériels

: http://www.flickr.com/photos/greenschool

Homme et Bambou

: http://www.flickr.com/photos/greenschool

Chantier

: http://www.flickr.com/photos/greenschool

Design

: http://www.flickr.com/photos/greenschool

Couverture

: http://www.flickr.com/photos/greenschool

Détail de liaison

: http://www.flickr.com/photos/greenschool

Liaison au sol

: http://www.flickr.com/photos/greenschool

Détail de liaison

c) Simón Vélez

(1) Pavillon de la Colombie - Hanovre - Allemagne :

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Le réseau « Global ZERI » participait à l’expo universelle de Hanovre, Allemagne, en 2000, avec une structure en bambou qui est devenue référence de l’architecture durable. Le pavillon ZERI de Simon Velez a été soumis à une série de tests scientifiques en collaboration avec plusieurs institutions universitaires.

Il est témoin d’un effort remarquable pour changer l’image de bambou dans la construction ; souvent on le considère comme un matériau de pauvreté. Le but de ce projet est de créer une structure qui susciterait la fierté et stimuler l’utilisation de cette abondante production. Après sa remarquable présence à l’Expo de Hanovre, le pavillon a été reconstruit à Manizales, en Colombie.

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  • Détails de construction:

(2) Pont Nankun - Nankun - Chine :

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Au sud de la Chine, à moins d’une heure de route de la rivière des Perles et de Guangzhou (Canton), capitale de la province du Guangdong, les montagnes du Nankun figurent une exubérante oasis tropicale. Un itinéraire sinueux conduit à travers une gorge jusqu’à l’emplacement du Crosswaters Ecolodge qui, comme son nom l’indique, a essaimé ses pavillons au confluent de deux rivières.

La récolte de l’espèce principale, le «Phyllostachys pubescens », utilisée pour les échafaudages de Hong Kong, fait vivre la communauté locale des Keija, soit cinq mille personnes. Si le pont couvert réalisé par l’un des meilleurs spécialistes de ce matériau, l’architecte colombien Simón Vélez, constitue une prouesse technique – il n’en existe que deux autres semblables dans le monde.

L’ambition étant de rester fidèle à l’esprit des lieux et aux pratiques traditionnelles de ses habitants. Alors que la Chine de l’expansion économique voit dans le stucco et la tuile de céramique empruntés au modèle occidental un signe extérieur de modernité et de richesse, ici, tous les matériaux de construction proviennent des environs. Quelques-uns ont été recyclés, comme les traverses de voie ferrée ayant servi à l’aménagement des allées, ou encore les tuiles en argile récupérées sur des chantiers de démolition.

Prouesse technique:

Le pont couvert en bambou est une innovation technique. Son concepteur, l’architecte colombien Simón Vélez, a fait couler du mortier dans les tiges avant de les assembler avec des boulons.

Vue latérale :

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Vue de dessous:

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En construction :

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Vue intérieure :

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(3) Eglise sans religion - Carthagena - Colombie :

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Le Cathédral en Guada, d’une superficie de 700 m2 a été construite en cinq semaines, avec un coût de 30.000 dollars. Dans sa construction, on s’est servi d’expérience de bambou courbé, obtenue lors des interventions de de Santáguada, Caldas. A son tour, on s’est inspiré des voûtes formées dans la forêt de bambous bordant les rivières de la région. Pereira, Risaralda, en Colombie.

Ci-dessous est l’unique dessin utilisé pour donner des instructions aux travailleurs, et de traiter un permis de construire pour ce cathédrale.

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  • Plus de photos :

(4) Musée Nomade - Mexico – Mexico :

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A l’origine composée de containers maritimes, l’architecture du musée nomade a évolué au fil de ses voyages. La version la plus récente du Nomadic Museum est celle du Zócalo à Mexico. Conçu par l’architecte colombien Simón Vélez en collaboration avec Gregory Colbert, le bâtiment offre une réponse architecturale innovante et durable en prenant comme principal matériau de construction le bambou Guadua.

Le Zócalo Nomadic Museum, avec ses 5130 mètres carrés, ses deux galeries et ses trois salles monumentales est la plus grande structure en bambou jamais construite. Pour la première fois le Nomadic Museum a incorporé l’eau dans son design pour rappeler l’histoire unique de la ville de Mexico, autrefois entourée de canaux. Un choix architectural en forme d’hommage au Zócalo (la troisième plus grande place du monde), centre historique de Mexico-Tenochtitlan, ville fondée en 1325 par les Aztèques sur une petite île au centre du lac Texcoco.

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d) Centre éducatif contemporain (Thaïlande) :

Au cœur d’une petite île située au large de la Thaïlande, un hôtel luxueux de six étoiles a décidé de créer un lieu original spécialement dédié aux enfants et à l’écologie. Ainsi, un centre éducatif en bambou a fait son apparition à proximité du complexe touristique. Ce site au design contemporain se veut créatif et récréatif.

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Illumination nocturne

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Une cabane en bambou ludique et contemporaine au cœur d’une île. Sans nul doute, les enfants grimpant dans cette maisonnette pour appréhender les différents aspects de l’écologie devraient tomber sous le charme de la structure.

Ce centre éducatif, remplit à la fois une fonction d’amusement mais également d’éducation. En effet, pour sensibiliser les plus jeunes à l’environnement, la structure abrite un auditorium, un cinéma, des salles de jeu, une bibliothèque, des espaces artistiques, un local musical… Et ce ludisme se retrouve jusque dans les inspirations architecturales issues du monde sous-marin tropical. Ainsi, le dôme en bambou du centre est inspiré d’une raie manta. De même, l’intérieur est imaginé tel des organes d’animaux.

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Vues à l'intérieur

Le bambou au coeur de la construction

Côté construction, le cabinet d’architecte, 24H-architecture travaille à partir de rotin local pour l’intérieur, mais aussi de gommier rouge (Eucalyptus camaldulensis) provenant de plantations situées non loin du complexe. Mais le coeur du projet réside dans l’enveloppe réalisée entièrement en bambou thaï. Ce matériau, que l’on trouve en abondance dans le pays, dispose de plusieurs avantages dont la légèreté et la solidité.

Plus de 70 rayons de courbures ont été déterminés par modélsation 3D, l’expression architecturale est assurée par l’élasticité du matériau. Les tiges sont ensuite chauffée pendant 1 heure dans un four à vapeur. Aux points critiques de la structure, les cannes ont été renforcées par du ciment.

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Les architectes ont donc tenu compte des préceptes bioclimatiques pour s’adapter à l’environnement. Ils ont ainsi créé une toiture à large pans pour protéger du soleil et de la pluie et ont surélevé la cabane. De plus, le centre joue sur les ouvertures pour privilégier la lumière naturelle et par conséquent réduire la consommation d’énergie. Le tout offrant une vue sur la riviera et ses palmiers…

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e) wnw bar (Thu Dau Mot, Vietnam) :

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Dôme au final

Pour répondre à la commande de son client, un espace de rencontre pour la communauté, l’architecte Vo Trong Nghia ne s’est pas contenté d’une simple réponse. Il s’est laissé entraîner par l’esprit du lieu et a construit avec l’aide d’une vingtaine de fermiers un dôme en bambou et en chaume. Son but était d’enseigner à la population locale comment réaliser un édifice de grande taille, pouvant pallier le manque d’infrastructures dans cette région propice aux inondations.

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Plan de masse

Nghia réalise lui-même sans ingénieux les dessins techniques de sa structure : 48 modules en formes d’arc créant un dôme de 10 m de hauteur et de 17 m de diamètre. C’est de façon expérimentale que l’architecte et son équipe assemblent la cinquantaine de modules constituant le dôme, tout en assumant les erreurs de calcul et de modifications de plans au cours de la construction. Parce que chaque canne est différente, et que le diamètre de chacune évolue entre sa base et son sommet, les calculs structurels sont approximatifs, explique l’architecte. Pour favoriser une climatisation de l’intérieur, Nghia positionne son dôme au milieu d’un lac artificiel. Alors que l’air extérieur, rafraîchi par l’étendue d’eau, pénètre par les fenêtres ouvertes, l’air chaud s’échappe de l’intérieur par l’oculus au sommet. Ce système éprouvé fait descendre la température à 25°C alors qu’il fait 35°C à l’extérieur, rapporte l’architecte.

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Coupe, principe de régulation thermique

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en construction ...

Le bambou, un choix réfléchi.

L’usage du bambou comme matériau de construction était une évidence pour Nghia. Présent en abondance dans la région et repoussant rapidement, son empreinte énergétique est quasiment nulle. De plus sa souplesse permet qu’on le courbe sans avoir recours à d’autres forces que celles des hommes. S’il est bien traité, sa durée de vie peut attendre de 20 à 30 ans. Au wNw Bar, les tiges sont trempés dans la boue su lit de la rivière un mois durant, peu de temps après leur coupe. Elle ont ensuite été nettoyées et une fois les modules mis en forme, ils ont été fumé au fumier de vache dans de grands fours pendant un mois : ces opérations permettent de réduire la présence de sucre dans le bambou et donc de repousser les insectes et les champignons. Le fumage permet en plus d’assécher le bambou.

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Impliquer la communauté.

Le dôme est l’occasion pour Nghia de former la population à construire des abris de grandes taille en cas de catastrophe naturelle : « la région entourant le delta du Mékong a récemment été sujette à de fréquentes inondations, explique l’architecte, les habitant sont souvent contraints d’évacuer leurs villages, il faut alors les reloger. »

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2. Le Bambou en revêtement extérieur :

a) Mason Lane Farm (Kentucky, EU) :

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Loin de l’atmosphère tumultueuse de la ville, les bâtiments adoptent une architecture en harmonie avec le paysage. Conçue par De Leon & Primmer atelier d’architecture de Louisville, KY, la Mason Lane Farm subvient aux besoins de 1000 ha d’agriculture, récréation, habitat faunique. Deux granges ont été conçus avec des matériaux durables d’origine locale comme le bambou et les panneaux préfabriqués.

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plan de masse & plan de la grange B

Deux granges, « A » et « B » fonctionnent côte à côte, mais servent à des fins différentes. Grange A est un centre de travail et est isolé pour maintenir les travailleurs au chaud, tandis que B est une grange en plein air, couvert pour protéger les équipements et du foin, fait d’une armature de bambou récoltées localement, et la transparence de la grange permet le foin de respirer et de sécher. La ventilation naturelle et l’éclairage naturel sont des éléments importants dans le projet, le coût d’entretien est faible.

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Les deux granges A et B

Assemblage bambou de la façade

3. Le Bambou comme ornementation :

a) T4, aéroport de Barajas (Madrid, Espagne) :

Le terminal 4 (T4), dessiné par l’agence Richard Rogers est inauguré en 2006, il a été construit pour faire face à la croissance du trafic aérien sur Madrid, qui voit doubler sa fréquentation et atteindre les 70 million passagers, devenant le premier aéroport européen.

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La maîtrise d’ouvrage avait demandé à ce qu’il soit ouvert au maximum sur le paysage et l’extérieur, et minimalise les consommations énergétiques. Le choix s’est finalement porté sur le bambou, pour des raisons environnementales – les bambouseraies étant contrôlées -, et par désir d’expérimenter un matériau jamais utilisé.

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Soumis au teste, le bambou a passé l’épreuve du feu avec un succès mitigé, il n’était pas refusé, mais pas non plus accepté tel quel. L’application d’une couche de protection est sans doute aisée, pour un bois, elle est plus délicate dans le cas des bambous, plus denses, absorbant difficilement les vernis.

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Lindner, spécialiste dans le revêtement de sol, ont développé des lamelles multicouches faites de bambous laminés collés. La préparation du matériau s’est effectuée en Chine, près du lieu de récole.

A la fin de la processus, il est d’ailleurs difficile de distinguer le bambou d’une lame de bois équivalente, tant le matériau est retravaillé.

  • Voir plus :

b) Great Bamboo (wall) House (Pékin, Chine) :

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Le projet s’inscrit dans un programme plus vaste auquel les architectes asiatiques les plus célèbres - dont Yung-Ho Chang, Shigeru Ban et Gary Chang - ont pris part en 2002 avec la réalisation d’un complexe touristique constitué de douze habitations et d’un club house .

À propos de cet ouvrage, Kengo Kuma raconte de s’être basé sur la forme de la Grande Muraille. Il explique avoir été attiré par son parcours, par sa course infinie le long des lignes des reliefs avec lesquels elle crée un lien indestructible.

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Le bambou, le papier de riz, l’ardoise et le verre sont les matériaux avec lesquels la maison se lie au lieu. Le bambou - le matériau de la tradition locale en matière de construction - recouvre en particulier l’habitation avec les tiges placées à une distance variable l’une de l’autre. L’intérieur se trouve ainsi tour à tour plus protégé, ouvert par endroits comme « tamisé » ou s’offre complètement au paysage en un jeu de lumières et d’ombres.

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L’intérieur prend forme grâce à la distribution et à la trame des tiges de bambou : « Selon la densité du bambou et de son diamètre -explique l’architecte japonais-, il offre une variété d’options pour la division de l’espace. » Les éléments de la nature s’approprient de l’architecture, l’entourent et l’étreignent pour arriver jusqu’au coeur, où le revêtement en ardoise laisse la place à une étendue d’eau dans laquelle se reflète la colline.

  • D'autres photographies :
4. Grille d’analyse :

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